Dunes et défis : Myriam et Sophie, binôme lors du Rallye Aïcha des gazelles du Maroc 2025.
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Dans le cadre exigeant du désert marocain, Myriam et Sophie, deux femmes aux parcours militaires opérationnels, s’apprêtent à relever un nouveau défi : le Rallye Aïcha des Gazelles 2025. Vétérinaire et ingénieure, elles ont troqué leurs uniformes pour une aventure hors du commun où la navigation à l’ancienne et la solidarité seront leurs meilleures alliées. De leur rencontre en opération extérieure à leur préparation rigoureuse, découvrez comment ces deux amies comptent transformer les dunes en terrain de jeu et en souvenirs inoubliables.
DU TREILLIS AU DÉSERT MAROCAIN
Quelles sont ou quelles ont été vos spécialités dans l’armée ? Quel métier exercez-vous dans le civil ?
Myriam : je suis vétérinaire au sein de la réserve opérationnelle. Dans le civil, je suis inspectrice de santé publique vétérinaire du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire qui me met actuellement à la disposition de l’Organisation mondiale de la santé animale.
Sophie : J’ai été Convoyeuse de l’Air (Officier Sous Contrat). Je suis réserviste pour l’Armée de l’Air et de l’Espace en qualité d’officier cohérence MEDEVAC avec la 31ème EARTS pour le MRTT. Dans le civil, je travaille à la DGA aux Essais en vol. Je suis adjointe au chef de la Division Essais Expertise en tant qu’Ingénieur Civil de la Défense (ICD).
Depuis combien de temps êtes-vous engagées et où vous êtes-vous rencontrées ?
Myriam : je me suis engagée dans la réserve en 2004, quelques jours après avoir soutenu ma thèse d’exercice vétérinaire. J’ai eu la chance de pouvoir faire de la réserve en France mais aussi en « opex ». C’est d’ailleurs au cours d’une opex en Afrique que j’ai rencontré Sophie !
Sophie : Engagée en 2002 dans l’Armée de l’Air, basée à Villacoublay pendant 18 ans à l’Escadrille Aérosanitaire.
Sophie : Nous nous sommes rencontrées en opex au Tchad en 2006. J’allais récupérer des patients à Faya-Largeau avec le C160 Transall et Myriam allait vacciner des gazelles présentes sur le camp. Elle m’a demandé de l’aide pour attraper et assurer la contention des gazelles pendant qu’elle les vaccinait. Fou rire assuré et depuis notre amitié perdure presque 20 ans plus tard !!
Comment êtes-vous passées du monde militaire à celui du rallye ?
Nous : en un coup de fil !
Myriam : pour cette aventure, il fallait une vraie amie, qui « en avait vécu » et qui était opérationnelle, Sophie est la première personne à qui j’ai pensé ! Elle a poussé un grand cri quand je lui ai proposé et a accepté immédiatement. Le lendemain nous étions préinscrites.
Sophie : Toujours partante pour les challenges les plus fous surtout avec Myriam ! Je vois cela comme une page qui se tourne vers un nouveau départ pour de nouvelles aventures.
Avez-vous déjà réalisé votre métier dans des conditions ou dégradées ?
Sophie : Disons que lorsqu’on est à bord d’un C160-Transall avec un patient intubé ventilé, on fait avec les moyens du bord. Sans électricité, le système D est notre meilleur allié. Nous étions formés à gérer des situations de ce genre. C’est ce qui rendait le métier « sexy ».
Myriam : oui, lors d’épisodes de crise sanitaire.
UNE PRÉPARATION MILITAIRE
Quel est le concept de cette compétition ? Où se déroule-t-elle et à quelle période ?
C’est un rallye 100% féminin, sans GPS, avec une navigation à l’ancienne et sans vitesse : les Gazelles doivent chaque jour rallier le maximum de check-points en parcourant le moins de kilomètres possible avec pour seuls outils de navigation : une boussole, une règle, une carte et des coordonnées géographiques.
C’est le seul Rallye au monde certifié management environnemental (pas de vitesse, pas de public, des bonnes pratiques et une association, Cœur de Gazelles, inféodée au rallye qui agit pour l’environnement et apporte un soutien aux populations).
Le Rallye se déroule au Maroc, du 16 au 26 avril cette année. Pourquoi vous être engagées dans cette course et qu’espérez-vous y trouver ?
Nous : Pour retrouver comme un p’tit goût d’opex ! (rires). Pour pimenter le quotidien, se prouver qu’on est encore capable malgré les années qui passent et les missions qui sont déjà loin. Nous espérons y trouver… du sable ! (rires) beaucoup ! nous adorons les dunes ! Et faire de belles rencontres dans les galères.
Qu’est-ce que votre formation militaire vous apporte dans l’approche de cette compétition ?
Nous : méthode, ténacité, rusticité, adaptabilité, audace, solidarité.
Avec quel matériel allez-vous participer à la compétition ?
Nous : un Toyota Prado et tout le matériel « qui va bien », plaques pour le désensablage, sangles pour remorquer…, et surtout, le matériel indispensable à la navigation (cartes, compas, règle et rapporteur) … sans oublier du chocolat J !!
Où en êtes-vous dans votre préparation et dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Nous : au-delà d’une préparation physique classique, nous avons investi sur la formation et nous ne le regrettons pas : nous avons suivi 4 jours de stage de conduite et de navigation dans le désert marocain. Ce fut un moment fort pour renforcer notre binôme et le faire fonctionner de façon optimale. Nous sommes plus confiantes mais nous mesurons également la difficulté du challenge qui nous attend.
ENTRE LES DUNES
Sur quelle qualité de votre binôme comptez-vous le plus ?
Nous : la complémentarité ! Myriam calcule, Sophie « dézoome » et fait le contrôle de cohérence.
En quoi la navigation en plein désert, avec carte et boussole, peut-elle ressembler aux missions que vous avez déjà vécues ?
Sophie : Nous allons naviguer à vue, comme à bord des avions tactiques à l’époque. Nous serons au contact de la population locale et pourrons revivre la magie du désert.
Myriam : oui naviguer à vue, avec des cartes anciennes et parfois de nuit. En Afrique, je retrouvais les ateliers que je devais inspecter (parfois de nuit également) à l’aide de repères et d’une carte « fait main » sur la base des consignes recueillies pendant le tuilage.
En tant que « pilotes militaires », que redoutez-vous le plus dans cette course ?
Nous : La panne ! En mission, selon l’endroit, cela peut être délicat ; dans le référentiel Rallye, l’appel à l’assistance est très sévèrement pénalisé…
Comment peut-on vous soutenir ?
Nous : En likant cet article et en republiant notre cagnotte ! Participer à un rallye est très onéreux, l’appel au sponsorship est incontournable. Malgré la générosité de plusieurs partenaires, le budget n’est pas bouclé. Nous comptons beaucoup sur cette cagnotte pour la dernière ligne droite ! Le lien est le suivant pour celles et ceux qui souhaiteraient nous soutenir (la cagnotte est ouverte jusqu’au 10 avril) :
Que peut-on vous souhaiter pour cette compétition ?
Nous : Finir fières de nous !




